La discipline positive, du nom de l’ouvrage de Jane Nelsen, se fonde sur l’éducation positive et bienveillante et prend en compte la dimension psychologique du développement de l’enfant.
Qu’est-ce que l’éducation positive ? Définitions
L’éducation positive s’oppose à l’éducation traditionnelle. C’est une éducation respectueuse qui tient compte des besoins et des émotions de l’enfant en fonction de son niveau de développement. Elle s’appuie très largement sur les découvertes des neurosciences et leurs avancées dans la connaissance du mode de fonctionnement du cerveau de la naissance à l’âge adulte.
L’éducation positive n’est pas une méthode autoritaire. Bien qu’elle refuse la punition, elle n’est ni laxiste ni permissive. Le parent ne cherche à aucun moment à soumettre l’enfant. Il l’aide au contraire à grandir en le considérant comme une personne à part entière.
Aussi l’enfant est-il encouragé dans ses progrès, sans que les parents ne sombrent dans une admiration béate qui serait contre-productive.
L’enfant doit respecter les règles que ses parents lui imposent pour son bien-être, sa sécurité et le respect d’autrui. Ces règles font l’objet d’explications, ce qui permet à l’enfant de mieux les intégrer, et donc de mieux les respecter. Lorsque l’enfant enfreint une règle, il n’y a pas de punition mais une conséquence définie à l’avance. Ce mode de fonctionnement limite considérablement les rapports de force.
L’éducation bienveillante
La terminologie reste floue autour de l’éducation positive, éducation bienveillante et éducation positive et bienveillante.
Ce qui importe, c’est l’esprit de cette forme d’éducation qui puise ses origines dans les travaux de Maria Montessori (1870 – 1952), médecin et pédagogue italienne qui a repensé l’éducation des enfants en les plaçant au cœur de leurs apprentissages.
Plus récemment, Olivier Maurel, professeur de Lettres, a repris les travaux d’Alice Miller, psychologue psychanalyste, et les découvertes des neurosciences pour fonder l’Observatoire de la violence éducative ordinaire. Son but est de sensibiliser parents et enseignants aux violences éducatives infligées aux enfants à travers les punitions et les châtiments corporels. Il propose une approche empathique et bienveillante.
Dans son livre Pour une enfance heureuse, Catherine Gueguen, pédiatre, explique comment une éducation empathique et bienveillante favorise le plein épanouissement de l’enfant, tant au niveau affectif que cognitif.
Isabelle Filliozat, psychothérapeute, s’est fait l’apôtre de l’éducation positive au travers de nombreux ouvrages et conférences. Elle y montre avec cœur combien le mode éducatif impacte l’harmonie familiale au quotidien.
La discipline positive
C’est Jane Nelsen qui a rendu populaire l’expression « discipline positive » avec son best-seller éponyme de 1981 qui n’a pas pris une ride.
Jane Nelsen est psychologue. Elle fonde ses recherches sur ses connaissances en psychologie de l’enfant et son expérience en tant que mère de 7 enfants.
La discipline positive se fonde à la fois sur la fermeté et la bienveillance qui suppose aussi la non-violence.
Il n’est bien sûr pas facile d’être tous les jours un parent parfait, loin de là d’ailleurs. Mais, comme toujours, c’est l’esprit qui compte. Cherchez à instaurer des relations apaisées avec votre enfant, sans cris ni punitions ni menaces ni récompenses permanentes ! Vous constaterez que cela devient progressivement un art de vivre. Les relations familiales deviendront de plus en plus harmonieuses au fil des jours.
La parentalité positive
La parentalité positive est finalement l’aboutissement, à votre niveau de parent, de l’éducation positive.
Faire le choix de la parentalité positive, c’est s’engager dans un nouveau mode de vie, souvent en rupture avec les vieux schémas de notre éducation personnelle. Cela implique une prise de conscience des défaillances de notre mode éducatif actuel et une détermination à changer soi-même.
Car devenir un parent positif et bienveillant requiert une remise en cause personnelle. Il est nécessaire de s’interroger sur soi, sur son mode de fonctionnement émotionnel et cognitif en particulier. C’est un travail sur soi d’abord centré sur l’adulte et dont les retombées sont merveilleuses. Elles favorisent l’épanouissement de chacun au sein de la cellule familiale, et en particulier les enfants.
L’éducation positive propose des outils qui permettent de régler bien des conflits familiaux et d’instaurer un climat familial plus apaisé.
Les quatre piliers de l’éducation positive sont l’Amour, la confiance, la bienveillance et le respect.
Les outils de l’éducation positive
L’éducation positive met de nombreux outils à la disposition des parents afin de les aider à vivre un nouveau type de parentalité.
Le parent n’est plus dans une position de domination par rapport à l’enfant. Il le place à sa hauteur (nous verrons que c’est en fait le parent qui se placera à la hauteur de l’enfant), cherche à le comprendre, l’aide à se comprendre et l’accompagne pour grandir.
Guidé par les adultes, l’enfant acquiert progressivement une connaissance de lui-même. Celle-ci va se transformer en une forme d’autodiscipline. Il sera ainsi mieux à même de gérer ses débordements émotionnels, d’analyser ses comportements. Il gagnera en confiance en soi et sera mieux armé pour évoluer dans la société.
Une nouvelle conception de la relation parents enfants
La relation parents-enfants a longtemps reposé sur l’autorité et l’assujettissement. L’éducation positive repose, elle, sur une toute autre forme de relation parent-enfant.
L’enfant n’est plus considéré comme un adulte en miniature. Il devient une personne dont le stade de développement est différent de celui de l’adulte. Ceci change fondamentalement les relations humaines au sein de la famille.
En effet, rien que les ondes vibratoires du cerveau de l’enfant sont extrêmement différentes de celles de l’adulte. Le cerveau d’un jeune enfant éveillé fonctionne comme celui de l’adulte pendant le sommeil. Sachant cela, on comprend mieux que les enfants semblent souvent rêver quand ils sont éveillés !
Les parents adeptes de l’éducation positive seront bienveillants à l’égard de leur enfant. Cela signifie qu’ils lui manifesteront avant tout leur amour en restant à l’écoute de ses besoins et de ses émotions et en les respectant. Ce type de parentalité favorise la communication dans la famille et facilite les relations futures, en particulier à l’adolescence.
Nous allons aborder dans cet article les principaux aspects de la parentalité positive et bienveillante. Si toutefois vous souhaitez une formation plus poussée, je vous invite à vous inscrire au « Sommet Famille Zen ». Vous y trouverez un accompagnement très complet par 5 professionnels experts en parentalité, dont moi-même, qui vous aidera sur le chemin d’une vie de famille pacifiée.
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La communication non-violente
Le mode de communication traditionnel entre parents et enfants repose sur l’autorité et les ordres dans un système hiérarchique où l’enfant est en position de dominé face à un adulte dominateur.
La communication non-violente (CNV) replace adultes et enfants à égalité, c’est-à-dire au même niveau. Au lieu d’adresser des ordres à l’enfant, sans explications, la communication devient bienveillante. L’enfant en se sent plus agressé par les paroles de l’adulte qui veille à lui expliquer les situations.
Se sentant compris et écouté, l’enfant est plus attentif aux demandes de l’adulte qui prend en compte ses besoins et ses émotions. Ce mode de communication bienveillante favorise de meilleures relations d’une manière générale. Ce qui signifie qu’en améliorant votre quotidien au sein de la famille, vous l’améliorez également au travail ou en société.
Les préceptes de l’éducation positive
Lâchez prise
Les exigences auxquelles nous sommes soumis en tant qu’adultes nous poussent à chercher à garde le contrôle dans tous les domaines de notre vie. Et nous nous épuisons dans une quête impossible. Car toute cette énergie que nous dépensons vainement, nous ne l’avons plus pour profiter d’une relation sereine avec nos enfants.
Lâcher prise, c’est toute une éducation que nous devons faire avec nous-même. C’est d’ailleurs un travail que je suis amenée à faire avec un grand nombre des parents qui viennent me consulter.
En effet, nous avons tendance à avoir toute sorte de principes éducatifs auxquels nous ne sommes pas prêtes à déroger. Mais si nous nous interrogeons, quelle est la véritable fonction de ces principes, si ce n’est de nous rassurer ? Car, comme on dit, la nature a horreur du vide ! Du coup, pour lutter contre l’angoisse, nous mettons souvent en place des pensées ou des actions énergivores dont l’objectif illusoire est de nous combler ce vide.
Or ces principes parasitent l’enfant, car ils sont déconnectés de la réalité. Comme ils ne font pas sens pour l’enfant, celui-ci ne peut s’y conformer, ce qui réveille nos angoisses et notre stress, et provoque les cris.
Les relations familiales seraient nettement améliorées si nous étions capables de prendre en compte nos besoins et ceux de nos enfants. De plus, nous devons apprendre à retrouver le contact avec nos émotions pour aider nos enfants à connaître et reconnaître les leurs.
En d’autres termes, être à l’écoute de soi et de l’autre est le meilleur moyen de créer des relations humaines apaisées, que ce soit au sien de la famille ou dans un cercle plus large.
Prenez soin de vous
Je vais sans doute vous surprendre, mais vous êtes votre priorité. Votre enfant ne vient que dans un second temps. C’est pourquoi prendre soin de soi est le plus important pour une maman bienveillante.
En effet, pour aller bien, l’enfant a besoin d’une maman qui va bien elle-même. Si vous êtes heureuse, votre enfant sera heureux si vous êtes triste, ne me dites pas que vous ne montrez pas votre tristesse à votre enfant. Vous essayez peut-être de lui cacher votre tristesse mais il la ressent à votre insu. Et c’est bien plus anxiogène pour un enfant de ressentir que sa maman va mal quand elle le lui cache que de savoir que sa maman va mal pour telle ou telle raison (en lui expliquant calmement les choses avec des mots à sa portée et sans dramatiser).
Prendre soin de soi, c’est respecter ses besoins en sommeil pour être en forme pour toute la journée, bien s’alimenter car la nourriture est notre principal carburant, avoir suffisamment d’exercice physique pour garder un certain équilibre et se faire plaisir.
Pansez vos blessures d’enfance
Et pour aller bien, il est nécessaire de panser vos blessures d’enfance. Car votre enfant, vous renvoie constamment à votre propre enfance. Il vit constamment des blessures et des frustrations, comme vous en avez vécues enfant. Et si ces blessures sont encore à vif, vous allez surréagir au lieu d’agir de façon adéquate.
Vos réactions d’aujourd’hui sont la résultante de votre vécu d’antan. Les comportements de votre enfant vous y renvoient également. Et si ça vous a fait mal, et refait mal, inconsciemment vous allez mettre en place des processus qui vont renforcer votre souffrance et la sienne.
Posez-vous en exemple
Le parent qui pratique l’éducation positive doit se poser en exemple. Non seulement vous êtes la figure d’attachement de votre enfant, mais en tant que telle, vous êtes aussi votre modèle.
Or que fait l’enfant de son modèle, si ce n’est l’imiter ?
Et puisque vous êtes le point de mire de votre enfant, son principal modèle, il vous incombe d’être exemplaire.
Cela veut dire que vous allez bien sûr lui montrer le bon exemple par votre conduite (ne jamais dire de gros mots par exemple, ou ne pas jeter de détritus sur la voie publique, ou ranger la maison, etc.). Mais vous allez aussi lui demander pardon si vous avez trop vivement élevé la voix ou tout simplement lui dire « Ce soir je suis vraiment fatiguée. Je vais m’isoler un peu, sinon je sens que je risque de m’énerver pour rien ».
Autorisez-vous à exprimer vos besoins et vos émotions
Prendre soin de soi, c’est répondre à ses besoins. Pour vous sentir bien, vous devez prendre en compte vos besoins et les satisfaire. Vous n’avez pas à vous sentir coupable de vous faire plaisir. Bien au contraire !
Lorsque vous vous faites plaisir, vous faites le plein de bonne énergie, non seulement pour vous, mais surtout pour les autres, en particulier vos enfants. Alors, si vous avez envie d’un après-midi ou d’une soirée entre copines, allez-y ! Vous ne serez que plus heureuse de retrouver votre famille et leur apporterez le plaisir que vous vous serez donné.
Si vous avez une voiture à essence pour partir en vacances en famille, si vous ne lui donnez pas d’essence, vous n’irez pas loin. Et si vous lui donnez du diesel, ce n’est pas la bonne énergie, et vous allez casser le moteur…
En ce qui vous concerne, si vous ne prenez pas en compte vos besoins, soit c’est le stress et l’épuisement qui vous guette, soit le burn-out parental…
Pour éviter d’en arriver là, n’hésitez pas à dire « Là, j’ai besoin d’un peu de tranquillité parce que je me sens très fatiguée / en colère / triste, etc. ».
Savourez l’instant présent !
La vie trépidante que nous menons nous oblige à toujours penser à l’avenir. Une grande partie de notre stress vient de notre difficulté à vivre l’instant présent. Nous voulons toujours faire plus vite pour passer à autre chose.
Or les enfants, eux, vivent dans l’instant présent. Le stress que nous leur infligeons chaque jour quand nous leur répétons « Dépêche-toi ! » est très nocif pour leur développement. L’enfant a la vie devant lui. Il faut lui laisser le temps de vivre les choses et de les faire. Ceci est valable le matin au petit-déjeuner avant de partir à l’école mais aussi le soir au moment de se coucher.
Dans ma pratique, je distingue deux catégories de mamans. Les unes n’en peuvent plus le soir et cherchent inconsciemment à expédier le coucher. Les autres voudraient bien prolonger la soirée avec leur enfant et n’arrivent pas à arrêter le câlin. Rares sont celles qui vivent intensément le câlin du soir et réussisse à refermer sereinement la porte de la chambre pour prendre du plaisir à leur vie de femme ou d’épouse.
En effet, les mères expéditives ne sont pas dans le moment présent lors du câlin du soir. Elles sont déjà dans l’après, le moment où elles vont enfin pouvoir souffler, ou le lendemain quand leur enfant ne va pas réussir à se réveiller, faute d’avoir assez dormi. Et leur enfant le sent. Du coup, il fait tout pour les retenir.
De même, la mère qui ne supporte pas d’être séparée de son enfant pendant la nuit va induire des comportements chez son enfant visant à la retenir. Elle n’est pas non plus dans l’instant du câlin puisqu’elle anticipe déjà sa solitude. Et l’enfant sensible à la détresse maternelle sollicite sa mère pour lui faire plaisir.
Savourer l’instant présent, c’est aussi savoir s’amuser et rire, en faisant fi de certains principes.
Comme tous les enfants, mes petits-enfants adorent jouer avec l’eau et arroser les plantes. Le problème est que si je les laisse faire ils sont trempés. J’ai le souvenir de ma frustration, petite, à ne pas avoir le droit d’arroser les plantes à l’envi, car je risquais de me mouiller (et de me salir !). Selon la température, je demande systématiquement à leur maman de me donner un maillot de bain ou une tenue de rechange. Et ils peuvent s’en donner à cœur joie avec l’eau ! Et quand ils me mouillent, cela fait partie du jeu, nous rions tous ensemble !
Faites contre mauvaise fortune bon cœur !
Le plus souvent, c’est vous qui avez choisi d’avoir des enfants. Vous les avez rêvés parfaits en fonction de vos critères à vous. Or, comme tous les enfants, ils sont différents. Peut-être déplorez-vous qu’il ait le « sale caractère » de tel ou tel ancêtre. Mais non ! Votre enfant a bien son caractère à lui, qui n’est pas celui que vous auriez souhaité.
Votre enfant est unique. C’est votre enfant à vous mais il vit sa vie à lui. Soyez reconnaissante d’avoir cet enfant-là, avec ses qualités et ses défauts, certes ! Aidez-le à s’épanouir avec son potentiel à lui, vous verrez qu’il acceptera beaucoup plus de coopérer, et il deviendra un adulte heureux de vivre sa vie.
Acceptez aussi que votre enfant se développe par paliers. Pendant qu’il est en train d’acquérir de nouvelles compétences, il peut arriver que votre enfant régresse dans un domaine de compétences qui vous semblait déjà acquis. C’est normal. Il faut accepter les régressions tout en encourageant les progressions. C’est ainsi que vous favoriserez l’autonomie de votre enfant.
L’éducation positive favorise l’autonomie de l’enfant
Tout ce que vous faites pour vous, vous le faites pour votre enfant
En étant à l’écoute de vos besoins, vous êtes à l’écoute des besoins de votre enfant.
En effet, vous devenez capable de déceler ce qui est bon pour vous et vous en constatez les bienfaits, et pour vous, et pour les enfants, votre conjoint, votre entourage. Et ceci vous permet de prendre conscience des bénéfices pour votre enfant de l’attention que vous pourrez porter à ses propres besoins.
Alors, attention, prendre en compte les besoins de votre enfant ne signifie pas céder à ses « caprices » ni vous laisser manipuler !
Exemple : Vous êtes en promenade par une chaude journée d’été. Votre enfant vous réclame à boire. Il a besoin de boire et vous devez immédiatement lui donner à boire. Vous savez que les enfants se déshydratent encore plus vite que les adultes, le faire attendre lui serait préjudiciable.
Autre situation : C’est l’heure du coucher, vous êtes sur le point de quitter la chambre de votre enfant après le rituel et le câlin. Il vous réclame à boire alors qu’il a bien bu toute la soirée et que la pièce est à la bonne température. Vous savez que boire n’est pas un besoin auquel vous devez répondre mais vous comprenez que derrière ce pseudo besoin se cache en fait une émotion, l’angoisse de séparation pour la nuit, ou la peur du noir (une autre forme d’angoisse). Il s’agit alors d’aider votre enfant à nommer ses émotions et à les gérer.
Où est la priorité ?
Vous devez être au clair avec vos besoins et ceux de vos enfants pour établir vos priorités à l’instant t.
Quand je vous dis que penser à vous et de vous faire plaisir, il est important de choisir le meilleur moment pour le faire par rapport à vos enfants et à la vie familiale. Mais vous devez toujours garder à l’esprit que vous devez suffisamment penser à vous pour pouvoir être 100 % présente avec vos enfants le reste du temps.
Je ne me lasserai pas de répéter que la qualité vaut mieux que la quantité.
Dans une situation d’urgence, c’est bien évidemment votre enfant qui prime. Le reste du temps, c’est au cas par cas.
Si vous avez besoin de faire un travail en urgence, vous pouvez expliquer à vos enfants (à condition bien sûr qu’ils soient suffisamment grands pour s’autogérer) que vous avez besoin de tant de temps pour réaliser une tâche et que vous avez besoin d’être tranquille. Pendant ce temps-là, ils peuvent jouer, lire (vous suggérez des activités calmes qui leur plaisent) et ils doivent vous laisser travailler sans vous interrompre. Quand vous aurez fini, vous passerez un moment avec eux pour faire ce dont ils auront envie. Les enfants peuvent très bien entendre ce genre de discours et respecter votre demande.
Si vous avez le sentiment que derrière un besoin de votre enfant se cache une demande affective, il ne faut pas répondre au besoin mais d’abord essayer de comprendre l’émotion sous-jacente.
Apprenez à communiquer
Une communication adaptée
La compréhension des émotions est l’un des meilleurs moyens pour favoriser la communication familiale.
La communication devient fluide au sein d’un groupe, qu’il s’agisse de la famille ou de tout autre groupe, à partir du moment où les individus qui constituent ce groupe s’y sentent bien.
Or qu’est-ce qui permet de sentir bien au sein d’un groupe, si ce n’est de d’avoir un niveau d’estime de soi suffisant au sein de ce groupe. Et un enfant qui a une bonne estime de soi est aussi un enfant qui a confiance en soi, et qui par voie de conséquence est autonome.
Pour acquérir son autonomie, votre enfant doit pouvoir faire par lui-même, tester, échouer, re-tester, échouer à nouveau, etc. jusqu’à la réussite. Mais ses échecs ne doivent en aucun cas faire l’objet de reproches. Ils constituent les étapes nécessaires à l’apprentissage. L’enfant doit être soutenu dans ses apprentissages par des encouragements.
Les encouragements doivent être savamment distillés. Il ne s’agit pas de dire « C’est bien ! » ou « Bravo ! » à chaque fois que votre enfant réalise quelque chose mais de soutenir des progrès.
Exemple
Ma petite-fille apprend à faire les S. Elle trouve ça difficile. Pourtant, elle les fait très bien en partant du bas mais si elle part du haut, cela devient un 2. Elle en refait plusieurs à la suite. Tantôt elle est déçue de sa réalisation, tantôt elle me demande ce que j’en pense. Je lui demande toujours ce qu’elle pense de sa réalisation avant de lui faire un commentaire. Si c’est raté, je le lui dis mais je complète toujours par quelque chose de positif, comme « Tu sais, moi aussi j’ai eu du mal à apprendre ça, mais tu vois, j’ai réussi », ou bien « Ce n’est pas facile et parfois on rate. Tout le monde peut rater quelque chose un jour. Mais bientôt tu vas aussi savoir le faire ». Et quand elle progresse, je lui montre que c’est mieux que précédemment et l’encourage à persévérer.
Veillez toujours à être positive dans vos formulations. Être positive, cela signifie utiliser des mots à connotation positive et utiliser la forme affirmative. C’est important parce que l’inconscient, à tout âge, ne comprend que la forme affirmative. Donc si vous utilisez un terme positif avec une forme négative, il entendra le positif, ce qui est bon pour lui, et encourageant. En revanche si vous utilisez un terme négatif et une négation, il entendra uniquement le terme négatif.
Ci-dessus, je disais à ma petite-fille « Ce n’est pas facile ». L’inconscient entend « C’est facile », il va donc faire un effort, car il se sent encouragé. Si je lui avais dit « C’est difficile », j’aurais ancré la difficulté dans son esprit. De même il faut toujours dire « C’est facile » et jamais « Ce n’est pas difficile ».
Ces formulations sont fondamentales dans tout mode de communication positive. Cela modifie notre façon de penser, libère l’estime de soi et la créativité, jusque dans le monde du travail. Et cela permet à l’enfant de devenir chaque jour plus autonome.
Les parents bienveillants gèrent mieux les crises de colère de l’enfant
Les crises de colère de l’enfant sont le plus souvent motivées par un excès de charge émotionnelle. Quand le niveau d’excitation auquel est soumis l’enfant devient trop élevé, celui-ci n’est plus en mesure de gérer l’excitation et décharge dans des cris ou des comportements inadéquats.
L’éducation positive et bienveillante aide l’enfant à apprendre à mieux gérer ces trop-pleins émotionnels.
Aidez votre enfant à nommer ses émotions
Pour avoir confiance en soi et devenir autonome, il est nécessaire de bien se connaître. C’est le rôle des parents d’aider leur enfant à se connaître.
Nous avons vu l’importance pour l’adulte de reconnaître ses émotions non seulement pour lui mais aussi pour son enfant. En effet, reconnaître ses propres émotions permet de devenir plus empathique. Et l’empathie aide à développer la bienveillance à l’égard des autres.
En aidant votre enfant à reconnaître ses émotions, vous lui permettrez de se familiariser avec elles. A partir du moment où l’enfant sera capable de nommer ses émotions, elles seront aussi moins anxiogènes pour lui et il pourra plus facilement les gérer. Mais en amont, vous le soulagerez grandement en nommant ses émotions pour lui et en les accueillant.
Car le problème de l’éducation traditionnelle est de méconnaître les émotions des enfants. Un enfant qui pleure doit se taire. Or un enfant qui pleure est en fait un enfant en souffrance. Il est fatigué, ou triste, ou en colère, ou il a peur. Et le simple fait que son émotion soit entendue a déjà un effet apaisant.
Cherchez toujours à comprendre pourquoi votre enfant crie ou pleure ! Et si vous ne comprenez pas, inutile de le questionner ou de tenter de la raisonner, pire de lui faire la morale ! La plus grande aide que vous puissiez lui apporter est d’attendre que la tempête se calme en vous mettant à sa hauteur et lui proposant régulièrement de le prendre dans vos bras.
Ça n’est pas facile, surtout en public, d’attendre qu’un enfant se calme quand il refuse d’emblée les bras de l’adulte. Le mieux est toujours de l’emmener à l’écart, dans un endroit plus tranquille.
Accordez à votre enfant le droit d’évacuer la surcharge émotionnelle
Vous veillerez à la maison à ce que l’enfant puisse toujours avoir à disposition un « coussin de colère » dans lequel il puisse crier ou sur lequel il puisse se défouler. Et il vaut souvent mieux laisser votre enfant pousser quelques cris de joie ou de colère, même si ça vous fait mal aux oreilles, que de l’obliger à se taire.
En effet, si vous le laissez décharger son excitation par les cris, il cessera beaucoup plus rapidement que si vous le faites taire. Sinon, à l’excitation s’ajouteront la colère et la frustration, de sorte que les cris dureront d’autant plus longtemps que vous vous serez vous aussi mise à crier. Et vous savez combien les cris appellent les cris…
Adaptez votre langage
Nous avons tendance à nous adresser à l’autre en utilisant le « tu » qui est vécu comme agressif.
La prochaine fois que vous voudrez que votre enfant range sa chambre, surtout ne dites plus « Tu n’as encore pas rangé ta chambre ! ». Sans doute avez-vous raison, la chambre est en désordre, mais votre remarque est une constatation remplie de reproches. Si vous ajoutez « Range ta chambre ! », ça ne sera pas mieux, car pourquoi votre enfant obéirait-il à votre ordre ?
Si vous utilisez le « je », vous exprimez ce que vous constatez et ressentez sans mettre votre enfant en cause. Décrivez ce que vous voyez, et compléter avec ce que vous aimeriez : « Je vois que ta chambre est en désordre. Je n’aime pas quand la maison n’est pas bien rangée. J’aimerais que ta chambre soit rangée avant le dîner ». Dans cette formulation, votre enfant ne se sentira pas agressé et sera probablement plus enclin à ranger sa chambre.
Vous savez aussi que plus vous criez, plus les enfants continuent à cirer. Une technique qui fonctionne très bien est de couper la bande son et de la remplacer par des images. En d’autres termes, si vous jugez que le niveau sonore devient trop élevé, changez de registre, et communiquez par gestes. Regardez vos enfants droit dans les yeux et croisez les bras en prenant une grande inspiration. Puis mettez un doigt devant la bouche pour montrer que vous souhaitez du calme. C’est une technique que j’utilisais quand j’enseignais, et qui fonctionnait bien. Et, oh surprise, ma petite-fille l’a apprise à la Maternelle et l’a utilisée un jour où j’étais occupée à parler et où elle voulait que je l’écoute…
Organisez des temps de défoulement
Plutôt que d’attendre que l’excitation soit à son comble et qu’une crise surgisse, faites en sorte de prévenir les crises.
Vous pouvez organiser des jeux qui permettent à vos enfants de décharger leur excitation. Cela peut être une bataille de polochons, un chahut, des chatouilles, une séance de rigolade, un mime. Tout est bon pour relâcher les tensions et garantir une atmosphère apaisée.
Adopter une discipline positive permet d’apaiser les conflits familiaux
En tant qu’adulte, assumez votre responsabilité
Les comportements inappropriés de nos enfants nous dérangent et nous les tenons souvent pour responsables de notre inconfort. Mais c’est oublier que nos enfants doivent évoluer dans un monde qui n’est pas pensé pour eux, d’où de nombreux conflits familiaux.
Quand vous allez au supermarché, tout est fait, lumière, musique, mise en rayon, pour solliciter vos sens et vous pousser à l’achat. Pour beaucoup de personnes, les courses au supermarché sont une corvée d’où elles rentrent épuisées. Alors dites-vous que si cela fait cet effet-là sur des adultes, l’effet est décuplé chez un enfant dont le développement neurologique n’est pas à même d’absorber autant d’excitation. C’est pourquoi les crises au supermarché sont si fréquentes.
Alors, si votre enfant fait une crise à chaque fois que vous l’emmenez faire les courses, dites-vous bien qu’il n’en est pas responsable. C’est vous qui en êtes responsable, même si vous ne pouvez pas faire autrement, et vous devez assumer cette responsabilité.
L’enfant ne peut pas s’adapter au rythme de l’adulte qui ne correspond en rien au sien. C’est à l’adulte de s’adapter au rythme de l’enfant. il vous le fait savoir, d’ailleurs, quand, nouveau-né, il entrecoupe vos nuits par des pleurs et dort paisiblement une bonne partie de la journée. Alors, pourquoi seriez-vous capable de vous adapter à son rythme (infernal pour vous) quand il est tout petit, et pourquoi voudriez-vous que par la suite, il s’adapte à votre rythme à vous ?
Votre enfant a besoin de temps pour évoluer et devenir pleinement adulte. En respectant ce temps de développement (qui dure 25 ans !), vous éviterez bien des conflits.
Apprenez à relativiser
Nous sommes souvent contrariées par les agissements de notre enfant. Cela peut-être parce qu’il a fait va prendre de notre temps ou parce qu’il a enfreint une règle, ou encore parce que nous avons peur du jugement des autres.
Quoi qu’il arrive, nous devons toujours nous poser la question : « Est-ce vraiment si important ? ».
Je viens de faire le ménage, et il fait des miettes sur le carrelage avec son biscuit. Est-il vraiment approprié de le gronder alors que c’est l’heure du goûter et qu’il mange tranquillement ? Sans doute aurais-je mieux fait d’attendre le soir pour balayer, et la préparation du dîner aurait aussi sali. Et puis, quand on a des enfants, on ne peut pas avoir une maison témoin en permanence ! Dans 15 ans, quand ils seront partis ou resteront enfermés dans leur chambre, vous regretterez peut-être ces moments-là.
Je refuse que mes enfants mangent des sucreries pour préserver leurs dents et parce que c’est bourré de produits chimiques. Nous allons faire 5 heures de voiture minimum pour partir en vacances. Régulièrement, au bout de 10 minutes, ils demandent déjà quand ils vont arriver et le niveau sonore monte dans la voiture. Pour éviter un voyage horrible, je les autorise exceptionnellement à choisir chacun des friandises pour 5 euros, qu’ils pourront manger pendant le voyage.
Mon enfant commence une grosse colère en public. Tout le monde me lance des regards noirs, car au lieu de lui dire de se taire et de bien se tenir, je me mets à sa hauteur et lui parle doucement en essayant de le prendre dans mes bras tandis qu’il se débat.
Acceptez de vous remettre en cause
Il peut vous arriver en tant que parent de faire des erreurs et que votre enfant en soit la victime. C’est humain.
Pensez toujours que votre enfant est votre égal et qu’il mérite toute votre considération. Donc s’il vous arrive de le reprendre à tort ou de vous énerver pour rien, soyez assez humble pour vous remettre en cause, et excusez-vous.
Si vous voulez que votre enfant s’excuse et vous demande pardon, il faut que vous soyez en mesure de faire de même. Ce sera alors naturel pour lui de venir vers vous pour vous demander pardon.
Ceci est aussi valable lors de conflits avec votre conjoint. Il peut arriver que le ton monte d’un cran dans le couple devant les enfants, personne n’est parfait. Mais dans ce cas-là, l’enfant doit aussi être le témoin de la réconciliation de ses parents.
Assurez toujours votre enfant de votre amour
Vous remettre en cause, et lui pardonner c’est une façon de témoigner votre amour à votre enfant. Et c’est tellement important pour sa construction !
Il ne devrait jamais y avoir de petit malheur ou de gros malheur, de petit conflit ou de gros conflit qui ne se termine par un câlin.
L’amour est au centre de l’éducation positive. Le câlin constitue le ciment qui lie les relations intrafamiliales. Il consolide chaque jour davantage l’édification de la confiance en soi.
Quelques livres susceptibles de vous intéresser
L’enfant, de Maria Montessori,
Pour une enfance heureuse, de Catherine Gueguen
J’ai tout essayé, d’Isabelle Filliozat
Au cœur des émotions de l’enfant, de Filliozat
La discipline positive, de Jane Nelsen