Le coucher est difficile
Selon sa maman, le coucher de Louis est difficile. C’était un bébé qui pleurait tout le temps. Il avait besoin d’être tout le temps en mouvement et ne voulait jamais s’endormir autrement que dans les bras de ses parents. Il a 2 ans et ses parents n’en peuvent plus. Ils auraient bien aimé avoir un deuxième enfant mais ne s’en sentent pas la force. Quand il dort chez ses grands-parents, Louis est très agréable. Il se couche sans faire d’histoire le soir.
Ses parents veulent passer du temps avec lui
J’interroge la maman sur le mode de vie de la famille, ses horaires, sa satisfaction par rapport à sa vie en général, ses besoins. Je lui demande également de me décrire comment elle aimerait que les choses se passent.
Les parents rentrent tard de leur travail. Ils veulent passer du temps avec leur fils. de ce fait, ils jouent avec lui et essaient de le coucher vers 21h30 – 22h. L’enfant pleurniche beaucoup pendant la soirée. Et au moment du coucher, ce sont des hurlements, il ne veut pas aller au lit. Il ne s’endort qu’épuisé dans les bras de ses parents.
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Privilégier la qualité de la relation
Je demande s’ils ont vraiment tant de plaisir à jouer avec leur enfant qui pleure. D’autant plus qu’ensuite ils doivent lutter pour qu’il s’endorme.
Bien évidemment, ils voudraient passer un temps de meilleure qualité avec lui.
Je fais comprendre à la maman que la qualité vaut mieux que la quantité. Il est préférable pour son fils comme pour ses parents qu’ils passent moins de temps ensemble le soir. S’ils le couchent plus tôt, ils seront satisfaits du temps passé en commun.
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L’enfant manque de sommeil
Pourquoi Louis pleurniche-t-il avec ses parents ? Eh bien tout simplement parce que son besoin de sommeil n’est pas respecté. Les parents cherchent à satisfaire leurs propres besoins. Ils ne tiennent pas compte des besoins de leur enfant. Et celui-ci ne peut manifester son besoin de sommeil que par des pleurs.
Mais, me direz-vous, il ne veut/peut pas dormir ? Bien sûr ! Au moment même où il serait prêt à s’endormir, ses parents l’excitent par les jeux. Louis lutte contre sa fatigue, car c’est tout de même bien agréable de jouer avec papa et maman. Une fois qu’il est excité, impossible de dormir, surtout quand il lui faut se retrouver seul dans sa chambre ! Et c’est la comédie du coucher !
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Que faire dans cette situation ?
J’ai attiré l’attention de cette mère sur ses besoins : profiter de son fils dans la joie et la bonne humeur et non passer des heures à stresser. Puis j’ai pointé les besoins de son enfant : respect de son sommeil et des signes qui l’accompagnent, respect du calme avant le coucher (retrouver ses parents le soir est déjà en soi source d’excitation pour un jeune enfant), besoin de savoir que les parents peuvent vivre en dehors de sa présence.
Enfin j’ai souligné l’importance de verbaliser à l’enfant ce qu’elle ressent, ce qu’elle va faire avec lui et ce que l’enfant ressent.
J’ai proposé à la maman de réfléchir à la façon dont elle et le papa pourraient procéder.
Elle me répond qu’elle va essayer de le coucher plus tôt mais que ça va être dur. Je lui fais remarquer qu’elle a du mal à se séparer de son fils et qu’en me disant cela, elle ne prend pas en compte les besoins de son fils. Elle réfléchit. Elle va expliquer tout ce que nous avons abordé au papa et ils vont voir à deux ce qu’ils peuvent faire.
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Quel résultat cette maman a-t-elle obtenu ?
Une semaine plus tard, je revois cette maman. Elle a réellement pris conscience de sa difficulté à supporter l’absence de son fils pendant toute une journée et de son besoin de le voir le soir. Mais elle a entendu que les pleurs étaient la manifestation des besoins de l’enfant. Elle a pu verbaliser cela à son fils et faire passer le message au papa.
Les parents sollicitent moins leur petit Louis le soir, et il est moins grognon. Ils ont légèrement avancé l’heure du coucher, tout en sachant que c’est encore trop tard pour lui. Mais il leur faut aussi le temps de s’adapter. Ils arrivent tout de même à coucher Louis dans son lit, et lui tiennent la main jusqu’à ce qu’il dorme.
Que de chemin parcouru !
Deux semaines plus tard, Louis s’est pour la première fois endormi tout seul sans pleurer. Les parents ont pu profiter d’une soirée à deux, en étant zen.
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