Développer la confiance en soi de son enfant, voici une question que se posent de nombreux parents. En effet, vous voulez le meilleur pour votre enfant, qu’il devienne autonome et qu’à cette fin, il puisse avoir confiance en soi.
Quelle différence entre la confiance en soi et l’estime de soi ?
L’estime de soi est une valeur qu’on s’attribue.
La confiance en soi est un sentiment qui résulte de la connaissance que l’on a de soi, connaissance qui nous permet de croire en notre potentiel et nos compétences.
Quant à l‘affirmation de soi, c’est une attitude intérieure qui consiste à croire que nous avons une valeur.
Il ne faut donc pas confondre ces 3 notions.
La confiance en soi, à laquelle nous allons nous intéresser aujourd’hui repose donc sur une connaissance de soi. Or la connaissance de soi passe tout d’abord par la reconnaissance. Pour avoir confiance en soi, il est nécessaire de se sentir reconnu.
Reconnaître les besoins de l’enfant
Nous avons tous des besoins différents liés à notre âge, notre personnalité, et de multiples autres facteurs.
Pour favoriser la confiance en soi de votre enfant, il est donc important de prêter attention à ses besoins pour satisfaire ceux qui sont vitaux (besoins physiologiques, hygiène, affection). Attention, il ne s’agit pas de satisfaire tous ses caprices !
Tout comme vous, votre enfant a besoin que ses besoins soient reconnus. Si tel est le cas, il va pouvoir expérimenter un apaisement rassurant qui lui conférera une bonne estime de lui-même. Cette harmonie intérieure liée à la réponse du milieu dans lequel il vit (à commencer par les réactions maternelles) va constituer le socle pour développer la confiance en soi de l’enfant.
Reconnaître ses émotions et l’aider à les reconnaître
En fonction du contexte, l’enfant ressent des émotions. Celles-ci évoluent au cours de la journée. Des pensées négatives peuvent succéder à des pensées positives.
Ces émotions traduisent en partie les besoins de l’enfant. Il est donc nécessaire d’y prêter la plus grande attention pour être en mesure de satisfaire ses besoins réels.
Un enfant peut pleurer parce qu’il a faim ou soif, parce qu’il est sale, parce qu’il veut les bras, parce qu’il a sommeil, parce qu’il est en colère ou parce qu’il a peur, etc.
Si vous lui donnez à manger alors qu’il cherche le sommeil, non seulement votre enfant risque de développer des troubles du sommeil ou des conduites alimentaires, mais en plus, vous induirez involontairement une souffrance en lui. Et qui dit souffrance, dit potentiellement troubles du comportement (retrait sur soi ou hyperactivité par exemple). Et il apprendra aussi qu’il en peut pas avoir confiance en l’autre. Or l’enfant a besoin de se sentir en confiance pour avoir confiance en soi.
Et si votre enfant est en colère ou a peur, ses émotions doivent être reconnues. Cette reconnaissance lui permettra de s’apaiser et de mieux identifier ce qui se passe en lui. Il a besoin de s’appuyer sur un adulte de confiance pour vaincre sa timidité et être sûr de soi.
C’est pourquoi il est aussi important d’accueillir les émotions de l’enfant et d’en parler avec lui. Vous l’aiderez ainsi à reconnaître progressivement lui-même ses émotions. Et petit à petit il sera plus à même de les gérer. De plus, se sentir écouté lui permettra d’avoir moins peur du regard des autres et de vous faire davantage confiance.
Vous pourrez alors lui dire : « Bravo, tu as vraiment bien géré cette situation ! Tu peux vraiment être fier de toi ! ». Et vous aurez en même temps contribué à renforcer sa confiance en soi et son épanouissement.
Lui offrir un environnement sécure
L’environnement sécure va permettre à l’enfant d’être rassuré pour partir découvrir le monde, renforcer sa confiance en soi et s’autonomiser.
Cela passe par les limites que vous allez poser.
Il est vrai qu’il n’est pas facile de poser des limites à son enfant, car cela demande de l’énergie et de sortir de sa zone de confort. Profitez des périodes où vous avez du temps en famille pour en poser ! C’est vraiment le moment quand vous passez toutes vos journées avec vos enfants. Vous êtes alors leur seul cadre puisqu’ils n’ont pas d’école. Les limites sont structurantes et rassurantes. Pour oser prendre des risques il faut être en confiance. Cela permet d’aller de l’avant et de faire grandir la confiance en soi.
Regarder ce qu’il se passe dans une classe : si le professeur a du charisme et impose de limites, la classe se tient tranquille. S’il est permissif, c’est le bazar. Avec votre enfant à la maison, c’est la même chose. Et progressivement, vous allez prendre conscience que votre état d’esprit joue une rôle primordial.
Et plus la situation est stressante, plus vous manquez de confiance en vous, plus l’enfant a besoin de limites pour être rassuré.
Le respect de règles renforce la confiance en soi de l’enfant
L’enfant a besoin de limites mais il a aussi besoin de règles pour s’épanouir.
Les règles permettent à l’enfant de savoir ce qu’il a le droit de faire et ce qui est interdit dans un contexte donné.
Si la règle est « pas de chocolat en dehors de l’heure du goûter », votre enfant n’en recevra pas après le dîner, même s’il le demande gentiment. Dans ce cas-là, vous lui rappellerez simplement la règle. S’il manifeste son mécontentement, vous reconnaîtrez sa frustration. Car ce type de frustration, tout à fait supportable, est nécessaire pour apprendre à l’enfant à supporter les vraies frustrations de la vie, donc se sentir mieux et d’avoir davantage confiance en soi.
Attention, ne confondez pas frustration et brimade ! Si vous lui refusez son chocolat à l’heure du goûter sous prétexte qu’il n’a pas été sage, c’est une brimade, car il n’y a aucun lien entre la règle, son comportement et votre action. Dans ce cas, vous risquez de perdre sa confiance et d’avoir ensuite du mal à la regagner.
Pour développer la confiance en soi de l’enfant il ne faut pas le surprotéger
Certains parents ont tendance à surprotéger leur enfant face à un monde vécu comme hostile. C’est tout à fait contre-productif. Un enfant à qui on ne fait pas assez confiance manque d’assurance. Vous devez apprendre à faire confiance à votre enfant. Il vous en sera reconnaissant plus tard. La confiance se construit sur une relation d’amour.
En effet, si aujourd’hui vous êtes auprès de votre enfant, demain vous n’y serez plus. Il sera livré à lui-même et n’aura aucun moyen de défense.
Votre enfant a besoin d’être accompagné pour apprendre à se défendre dans un environnement hostile et parfois violent. Cet accompagnement l’aidera à se forger une confiance en soi solide.
Des encouragements, pas trop d’exigences ni de récompenses
Votre enfant a besoin de temps pour grandir et se construire. La confiance en soi de l’enfant se construit aussi avec le temps sur votre capacité à faire confiance.
Ne projetez pas des attentes inconsidérées sur votre enfant ! Il apprendra bien à un moment ou à un autre, en fonction de son rythme.
Vous lui ferez le plus grand bien en l’encourageant de manière opportune. Faites-lui des compliments pour ses réussites mais faites bien attention à ne pas vous exclamer d’admiration dès qu’il a fait quelque chose ! Soutenez ses progrès. Dites-lui qu’il peut être fier de lui à chaque étape qu’il aura franchie.
Qui dit encouragements ne dit pas pour autant récompenses inconsidérées. Bien sûr que votre enfant doit recevoir des récompenses, mais pas à tout va. Il ne faut pas le récompenser pour un comportement normalement attendu de lui (un bon bulletin par exemple) mais pour un résultat obtenu avec effort conséquent (il vous a patiemment laissée terminer une tâche un peu longue). En sport, on récompense les victoires.
Laisser le temps au temps
Nous parents, avons souvent un gros problème avec le temps. Nous sommes toujours pressés, ce qui est source de stress pour nous et nos enfants. Ils doivent se dépêcher le matin pour partir à l’école, et encore le soir pour aller au lit ! Et comme si cela ne suffisait pas, nous sommes pressés qu’ils sachent faire ceci ou cela, quand ce n’est pas lire ou que sais-je encore.
A l’opposé, votre enfant a tout le temps devant lui. Il n’est pas pressé de s’habiller de matin, ni de faire son travail après l’école, et encore moins de se retrouver seul dans sa chambre le soir pour dormir. Quant aux apprentissages plus intellectuels, ils se font petit à petit, chacun selon son rythme.
Pour prendre confiance en lui, l’enfant a besoin de faire les choses seul, et il a besoin de temps pour le faire. Laissons-lui ce temps !
En effet, c’est notre relation au temps qui est souvent à la source de conflits et peut provoquer un manque de confiance en soi chez l’enfant.
Développer votre confiance en vous
Vous le savez, nos enfants nous imitent. Pour aider votre enfant, vous et votre conjoint devez avoir suffisamment confiance en vous, sinon il y a fort à parier que votre enfant n’aura pas non plus confiance en soi. Un enfant qui voit ses parents douter, car peu sûrs d’eux, aura tendance à douter de ses capacités.
Il est donc important pour soutenir la confiance en soi de votre enfant que vous travailliez à développer votre confiance en vous, si nécessaire en faisant une thérapie.
La confiance en soi passe en partie par des relations sociales fluides.
Si vous avez des relations sociales suffisamment nombreuses et harmonieuses, votre enfant saura s’en saisir pour développer sa confiance en soi.
Dans le cas contraire, si vous êtes mal à l’aise en société, vous l’aiderez en sortant de votre zone de confort et en vous tournant davantage vers l’extérieur.
Concernant votre enfant, il a besoin d’activités tournées vers ses pairs, que ce soit avec des cousins, des voisins, ou des camarades rencontrés lors d’activités extrascolaires.
Ne vous inquiétez pas des petits conflits qui peuvent éclater entre enfants. Ils sont formateurs pour la construction de la confiance en soi de l’enfant. Il apprendra ainsi à être suffisamment fort pour ne pas devenir la victime de harcèlement.
Lui apprendre à s’accepter tel qu’il est
Beaucoup de personnes qui n’ont pas confiance en elles ont en fait du mal à s’accepter telles qu’elles sont.
C’est malheureux, car nous avons tous des qualités et des défauts qui font nos forces et nos faiblesses.
Votre enfant a besoin de se connaître, c’est-à-dire de connaître ses points forts et ses points faibles pour pouvoir croire en soi.
Il pourra s’appuyer sur ses points forts pour avancer. Tout comme il pourra travailler sur ses points faibles pour essayer des les améliorer ou les transformer en force.
L’acceptation de soi est au final un des piliers de la confiance en soi.
La conquête de son autonomie : l’éducation
Nous avons vu dans un précédent article comment favoriser l’autonomie de l’enfant et avons insisté sur son importance pour la confiance en soi. De nombreuses stratégies permettent l’autonomisation progressive de l’enfant. Elles seront mises en oeuvre progressivement. Mais dès le plus jeune âge, vous pouvez encourager votre enfant à acquérir plus d’autonomie.
Apprendre à dépasser ses peurs
Les jeunes enfants sont souvent envahis pas des peurs, tout particulièrement à l’heure du coucher.
Il est important d’accompagner l’enfant pour qu’il puisse vaincre ses peurs. Cela lui permettra aussi de vaincre sa timidité.
Dans un premier temps, vous devez reconnaître la peur de votre enfant. En effet, la peur fait partie des émotions fondamentales. Votre enfant n’invente pas sa peur. Il la vit.
Une fois la peur reconnue, vous allez pouvoir aider votre enfant à la dominer. Vous jouez son jeu et vous allez avec lui vaincre l’objet de sa peur.
Vers 3 ans, ma petite-fille avait peur des loups dans la maison. Elle ne voulait pas aller seule chercher quelque chose à un autre étage, car il y avait des loups. A chaque fois que la situation se présentait à nouveau, je lui disais : « Viens, on va toutes les 2 aller chasser les loups, ensuite tu pourras aller seule chercher ce que tu veux ». Nous montions quelques marches et criions très fort pour faire peur aux loups, et elle allait chercher seule ce qu’elle voulait. Et un jour, elle a décrété que les loups étaient partis !
Soutenir le goût de l’effort pour développer la confiance en soi de l’enfant
Pour développer sa confiance en soi, l’enfant a besoin de persévérer dans ses efforts. La confiance en soi lui permettra de ne pas s’effondrer devant la moindre difficulté.
Et pourtant, il pourra lui arriver d’échouer. Il conviendra alors de dédramatiser la situation sans le dévaloriser. En effet, la confiance en soi permet au contraire de valoriser l’échec. On apprend de ses échecs. Et quand on se relève d’un échec, on est plus fort.
Il faut toujours aider l’enfant à avoir en point de mire l’objectif final pour avancer.